Depuis plusieurs semaines, les Maliens constatent une flambée vertigineuse du prix de la viande sur les marchés.
Selon les bouchers interrogés, cette hausse est principalement liée à l’insécurité croissante dans le centre du pays, bien que d’autres facteurs soient également évoqués.
Longtemps considérée comme un aliment essentiel, la viande devient de plus en plus inaccessible pour de nombreux ménages. La hausse concerne aussi bien le bœuf que le mouton. Actuellement, le kilo de viande sans os atteint les 4 000 F CFA, tandis que celui avec os varie entre 3 200 et 3 400 F CFA selon les endroits.
Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation. Notamment le coût élevé des animaux et de l’aliment bétail, l’insécurité qui entrave la transhumance et limite l’approvisionnement et une politique d’élevage peu efficace, avec une partie du cheptel malien localisée dans des pays voisins.
Adja, femme au foyer, partage ses difficultés face à cette situation. « La flambée des prix de la viande affecte directement les ménages. Nous devons ajouter notre argent de poche pour compléter celui des condiments, mais cela ne suffit toujours pas », se lamente-elle.
Sibiri Sangaré, boucher depuis 1998 au marché de Niamakôro Chébougouni, confirme les raisons de cette flambée. « L’insécurité au nord et au centre empêche les éleveurs de transporter leurs bœufs en toute sécurité. Avant, ils pouvaient livrer des camions entiers, mais aujourd’hui, ils sont pris pour cible par les djihadistes. Or, 90 % des bœufs viennent du nord », précise-t-il. Il souligne également une incohérence.
« En Guinée et la Côte d’Ivoire, pays importateurs de bétail, la viande est moins chère qu’au Mali, pourtant producteur », souligne-t-il.  M. Sangaré appelle les autorités à agir urgemment pour soulager les ménages.
« Le gouvernement doit revoir le prix de l’aliment bétail, qui coûte très cher. Avant 2025, malgré les difficultés, le kilo de viande ne dépassait jamais 3 200 F. Les chefs contrôlaient les auberges et réduisaient les taxes pour soutenir les éleveurs », propose-t-il.
Il faut noter que la hausse des prix ne touche pas uniquement la capitale. Les régions du nord et du centre, comme Gao et Douentza, sont également concernées, avec une augmentation notable en quelques mois.
Assitan Koné
(Stagiaire)
Source : Mali Tribune
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