Le Salon Malien de l’Architecture et de la Construction (SAMAC) ouvre sa première édition à Bamako du 31 juillet au 3 août 2025. Dans un pays confronté à une urbanisation rapide, un déficit de logements massifs et une pression foncière croissante, il veut être un rendez‑vous économique majeur pour repenser le secteur du bâtiment.
Le secteur de la construction contribue significativement à la création d’emplois et représente une part importante des investissements privés dans le pays. Le Salon Malien de l’Architecture et de la Construction se tiendra au Centre International de Conférences de Bamako, sous le haut patronage du Général Assimi Goïta. L’événement, initié par l’Ordre des Architectes du Mali, fondé en 1989 et réunissant aujourd’hui 250 membres, prévoit la participation d’environ 2 000 visiteurs et 30 exposants, dont des architectes, urbanistes, ingénieurs et décideurs économiques. Le thème choisi, « Habitat durable, culture et innovation », illustre la volonté de positionner l’architecture comme un moteur de développement économique et social.
Avec 47% de la population vivant en milieu urbain et une croissance urbaine estimée à 4,7% par an, la demande en logements et infrastructures ne cesse de croître. Selon le ministère de l’Habitat et le CAHF, le déficit en logements atteindra environ 1,5 million d’unités dans les cinq prochaines années. Pourtant, le coût du foncier reste prohibitif, représentant parfois jusqu’à 50% du coût final d’une maison et le prix d’un sac de ciment dépasse les 6 000 francs CFA, alourdissant la facture pour les ménages. Cette pénurie alimente la croissance des quartiers informels, fragilise la cohésion sociale et pèse sur les finances publiques, contraintes d’intervenir en urgence.
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Impact environnemental
Face à ces défis, le SAMAC valorise les innovations locales, écologiques et résilientes. En 2024, près de 30% des constructions neuves incorporaient déjà des matériaux locaux et des techniques traditionnelles pour réduire leur impact environnemental et leur coût. Ces approches locales permettent aussi de limiter l’importation de matériaux coûteux, réduisent l’empreinte carbone des constructions et favorisent l’économie circulaire. Cependant, 41,9% des foyers urbains vivaient encore dans des conditions précaires la même année, traduisant l’ampleur du chemin à parcourir.
Le salon ambitionne aussi de dynamiser davantage les partenariats régionaux, notamment avec l’AES et l’UEMOA. En 2024, la CRRH‑UEMOA a mobilisé plus de 340 milliards de francs CFA pour soutenir le logement social, démontrant l’importance économique d’un secteur qui génère des milliers d’emplois et structure durablement les villes.
Cette première édition du SAMAC veut inscrire durablement l’architecture malienne dans une dynamique où la durabilité, la performance économique et la qualité iront de pair.
Massiré Diop
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