3:44 pm - 28 juillet, 2025

L’activiste burkinabè Alain Christophe Traoré, connu sous le pseudonyme Alino Faso, a été retrouvé pendu dans sa cellule à l’École de gendarmerie d’Abidjan le jeudi 24 juillet 2025 à 7 h 30. Le procureur a précisé que l’examen médico-légal concluait à un suicide après une tentative d’auto-mutilation du poignet avec une lame.

Alino Faso avait été arrêté en Côte d’Ivoire le 10 janvier 2025. Les autorités l’ont visé pour des motifs précis : intelligence avec un État étranger susceptible de compromettre la stabilité militaire ou diplomatique de la Côte d’Ivoire, complot contre l’autorité de l’État, espionnage et diffusion de fausses informations visant à atteindre le moral de la population et la défense nationale.
Le porte-parole du gouvernement ivoirien avait déclaré en janvier que son arrestation s’était déroulée « en bonne et due forme », sans mettre en cause sa disparition. Aucune charge n’a été rendue publique pendant les mois de détention qui ont suivi.
La révélation du décès le 27 juillet 2025, soit trois jours après les faits, a suscité scepticisme au Burkina Faso. Ni la famille, ni l’ambassade burkinabè n’a reçu d’informations officielles avant la diffusion du communiqué du procureur. Plusieurs acteurs de la société civile et internautes demandent à présent une autopsie indépendante et une enquête impartiale pour vérifier les circonstances de cette mort.
En Côte d’Ivoire, Alino Faso était considéré comme un soutien actif au régime militaire du Burkina Faso. Son influence médiatique reposait notamment sur son appartenance supposée aux “Bataillons d’intervention rapide de la communication (BIR‑C)”, un groupe de cyberactivistes liés aux autorités burkinabè. Il était aussi suspecté d’avoir noué un contact avec un activiste influent des États-Unis pour propager des messages très virulents à l’encontre d’Abidjan.
Installé à Abidjan depuis 2021, il avait ouvert un restaurant communautaire et menait des actions sociales en faveur des déplacés internes du Burkina Faso. Il organisait aussi des événements pour soutenir les autorités de son pays traçant sa propre narration politique au sein de la diaspora.
Au-delà du décès d’un individu, cette affaire interroge sur l’encadrement juridique des influenceurs et activistes ouest‑africains engagés politiquement à l’étranger. Alors que certains États africains mettent en place des mécanismes de médiation et de suivi pour leurs ressortissants en difficulté, le Burkina Faso est resté discret jusqu’à l’annonce publique du décès, ce qui a nourri un sentiment d’abandon ou de postérité.

Lire l’article original ici.

Premier journal bi-media au Mali (web et print), le http://Journaldumali.com vous informe sur toute l'actualité du Mali et d'ailleurs.

© 2025 Le Quotidien. Tous droits réservés. Réalisé par NewsBlock.
Exit mobile version