3:27 pm - 27 juillet, 2025

Alors que certains progrès ont été enregistrés dans des localités comme Léré et Boni, de nouvelles restrictions d’accès humanitaire apparaissent ailleurs, Mourra, Gossi, Nouh-Bozo et Diafarabé, selon le rapport semestriel d’OCHA publié ce 15 juillet. Dans ce document, il ressort que le nombre d’incidents est de 479 accès recensés, soit une hausse de 9% comparativement à 2024. À l’analyse, c’est le signe d’une insécurité toujours volatile dans le pays, malgré les efforts des forces armées maliennes.

Le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a rendu public son rapport semestriel sur les contraintes d’accès au Mali janvier-juin 2025. Dans ce document, la mission onusienne a fait remarquer sur la période une augmentation des actions militaires et autres hostilités armées, passant de 97 au premier semestre 2024 à 217 au premier semestre 2025, soit une augmentation de 124%.
« Les régions du Centre, en particulier la région de Ségou, concentrent la majorité des incidents, avec 53 incidents recensés », précise OCHA dans son rapport, tout en ajoutant que des incidents tels que des attaques contre des convois militaires ont également été signalés sur la RN7 (axe Bougouni-Sikasso- Zégoua), corridor sud important pour les échanges avec la Côte d’Ivoire.
Au cours de la première moitié de 2025, l’OCHA dit observé « une nette augmentation de l’utilisation d’engins explosifs (EE), 203 contre 163 à la même période en 2024 soit une augmentation de 25% » avant d’indiquer que les régions du Centre, notamment Mopti, Bandiagara et Douentza (54 incidents), et de Ségou (66 incidents), concentrent à elles seules près de 60 % des cas signalés. En clair, elles apparaissent comme les épicentres de la menace des EE.
En plus de ces incidents, le rapport d’OCHA aborde aussi la situation des localités sous restrictions. En 2024, rappelle la Mission onusienne, 9 localités étaient concernées par ces restrictions : Farabougou, Nampala, Saye, Mourdiah, Tessalit, Boni, Mourra et Léré.
Parmi ces localités, Farabougou reste la zone sous restriction la plus ancienne, depuis novembre 2021, avec des limitations sévères sur les mouvements, les approvisionnements et l’accès aux services essentiels. Elle est suivie de Boni, dont la levée de la restriction d’accès a été annoncée le 29 mars 2025, après près de deux ans de blocus.
Quant à la restriction d’accès imposée à Léré depuis novembre 2024, elle a été levée début mars 2025, permettant une reprise progressive des activités économiques et humanitaires.
« Ces évolutions sont le fruit de négociations menées par des leaders communautaires », souligne le rapport. Cependant, malgré ces avancées, de nouvelles restrictions d’accès sont exigées dans les localités de Gossi, Diafarabé et Nouh-Bozo soit une diminution du blocus.
Sur son tableau de bord accès humanitaire de juin dernier, OCHA a affirmé que la situation est particulièrement préoccupante dans les régions de Mopti, Ségou et Tombouctou, en évoquant le cas de la ville de Gossi où sont astreintes des restrictions par des hommes armés depuis le 4 mai 2025. Cette situation a entraîné des déplacements d’environ 10,000 personnes, y compris les déplacées internes et les réfugiés Burkinabè.
« Jusqu’à date, aucune assistance n’a été apportée à ces populations. Malgré ces difficultés, certaines organisations humanitaires ont mis en place des mesures qui leur ont permis de maintenir une présence et d’assurer leur mission, continuer à fournir un soutien vital aux personnes dans le besoin », indique OCHA sur son tableau de bord.
Par ailleurs, le rapport semestriel relevé des violences contre le personnel humanitaire. A cet effet, 28 incidents ont été recensés au premier semestre 2025 contre 48 à la même période 2024, soit une baisse 71%. Ces incidents prennent diverses formes d’agression : cambriolages, braquages, enlèvements, attaques armées, piratage numérique. Ces actes, qu’ils soient opportunistes ou organisés, traduisent une détérioration généralisée de l’environnement sécuritaire dans lequel évoluent les humanitaires.
De même, il évoque le problème du financement des initiatives humanitaires dans le monde. La réduction drastique et continue des financements humanitaires compromet gravement les capacités d’alerte précoce dans plusieurs secteurs. Cette situation a conduit à l’arrêt de nombreuses activités, telles que les cliniques mobiles et les postes de santé avancés, privant ainsi des milliers de personnes d’un accès aux soins de santé.
À ce jour, suivant les besoins globaux de 44 milliards de dollars exprimés, à mi-année, le financement de ce plan révisé est à seulement 15%. Face à cette triste réalité longtemps décriée par les organisations humanitaires, au moins d’une dizaine de pays ont modifié à la baisse leur ambition.
En revanche, notre pays fait partie de ceux qui ont maintenu leur objectif. À cet effet, sur une population de 4,7 millions d’individus ciblés, 13,9% d’entre eux ont pu être atteints. Et le taux de mobilisation de fonds est chiffré à 10,3%.

PAR SIKOU BAH

Source : Info Matin



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