Le Mali s’engage résolument sur la voie de la réconciliation nationale. C’est le message fort qu’a délivré le Général de corps d’armée Ismaël Wagué, ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, lors de son passage remarqué sur « Mali Kura Taasira 3 » sur l’ORTM. Des propos qui résonnent avec les aspirations profondes de notre peuple, et que notre publication, Bamada.net, se fait un devoir de relayer et d’analyser.
Bamada.net-Le choix de Mopti pour cet échange n’est pas anodin. Il s’agit d’un geste symbolique fort, une volonté affichée de se rapprocher des réalités du terrain et de déconstruire les préjugés. Le ministre Wagué a d’ailleurs souligné les progrès significatifs réalisés dans la région du Centre, où les conflits intercommunautaires, autrefois virulents, sont désormais « vraiment résiduels ». C’est une illustration concrète de l’engagement de l’État à accompagner toutes les communautés, brisant ainsi les allégations d’exactions et renforçant la confiance mutuelle.
De l’Accord d’Alger au Dialogue inter-Maliens : Une rupture nécessaire pour une souveraineté affirmée
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La décision du gouvernement de transition de dénoncer l’Accord d’Alger le 25 janvier 2024 marque un tournant historique. Pour le ministre Wagué, cette étape était indispensable pour mettre fin à une « saignée » financière et stratégique pour le Mali. Plutôt que de s’enfermer dans un accord jugé coûteux et inefficace, le Mali a choisi de prendre son destin en main à travers le Dialogue inter-Maliens. Cette initiative, portée par les Maliens pour les Maliens, est en cours de déploiement et promet de poser les jalons d’une paix durable et inclusive.
Cette réorientation s’est accompagnée de la suspension ou de la réforme de plusieurs structures liées à l’ancien accord. Cependant, certaines entités clés, comme la Commission nationale DDR (Désarmement, Démobilisation et Réintégration) et le Conseil national de la réforme du secteur de la sécurité, ont été maintenues et leurs missions élargies aux groupes d’autodéfense. Une approche pragmatique qui témoigne de la volonté de préserver les acquis tout en les adaptant aux nouvelles exigences de la cohésion nationale.
Réparation des victimes, intégration des ex-combattants : Les piliers d’une réconciliation holistique
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Le chemin vers la réconciliation passe par des actions concrètes et significatives. Le ministère œuvre activement à la réparation pour les victimes des crises, avec l’objectif ambitieux de réparer au moins 2 000 personnes d’ici la fin de l’année, s’appuyant sur les milliers de dépositions recueillies. Cette démarche est essentielle pour panser les blessures du passé et rétablir un sentiment de justice.
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Parallèlement, le processus d’intégration des ex-combattants est une priorité. En 2024, il est prévu d’intégrer 3 000 ex-combattants, avec 2 000 d’entre eux rejoignant les Forces de défense et de sécurité et 1 000 bénéficiant d’une réinsertion socio-économique. Cette mesure concerne les mouvements signataires républicains et les groupes d’autodéfense, visant à consolider la paix en offrant des perspectives d’avenir et en favorisant la réintégration sociale.
La création et l’opérationnalisation du Centre pour la paix et l’unité au Mali (CPU) constituent également une avancée majeure. Inspiré par les expériences d’autres nations ayant traversé des périodes de crise, le CPU est conçu pour prévenir la récurrence des conflits et bâtir une cohésion nationale solide et durable.
Restaurer la confiance et tendre la main : Les défis et les perspectives
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Le ministre Ismaël Wagué a mis l’accent sur un défi fondamental : la restauration de la confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Le Projet communautaire de relèvement et de stabilisation du Sahel (PCRSS), réorienté vers une approche de Développement conduit par les communautés (DCC), incarne cette volonté de placer les populations au cœur des initiatives de développement.
Face à la complexité de la lutte contre le terrorisme, le ministre a salué les efforts de son département pour réunir les acteurs autour d’une même table et mettre en place un cadre de concertation inter-Maliens fructueux. Il a réaffirmé que la grande majorité des anciens mouvements signataires sont désormais aux côtés de l’État, et que la main du gouvernement reste « toujours tendue » à tous les Maliens égarés. Cependant, il a été sans équivoque : « la réconciliation passera aussi par la fin de l’impunité. » La justice doit s’appliquer pour les crimes commis, garantissant ainsi les bases d’une paix équitable.
En somme, le Mali se trouve à un moment crucial de son histoire. Le message du Général Ismaël Wagué est un appel vibrant à la responsabilité collective : les solutions aux défis du Mali se trouvent avant tout entre les mains des Maliens eux-mêmes. Il est temps pour chaque citoyen, de l’intérieur comme de l’extérieur, de se sentir pleinement Malien et de contribuer activement à la construction d’une nation unie et prospère. Chez Bamada.net, nous croyons en cette capacité des Maliens à forger leur propre avenir.
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Fatoumata Bintou Y
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Source: Bamada.net
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