Dans les grandes heures de basculement historique, il existe toujours un moment de lucidité où les acteurs politiques doivent choisir entre s’accrocher à un système révolu ou embrasser la dynamique inévitable du changement. Aujourd’hui, face à la volonté de refondation exprimée par le peuple, la classe politique déchue a une occasion unique de se réinventer en s’inscrivant dans la marche en avant de la Nation.
Le peuple a choisi la rupture et la refondation
Depuis des années, les Maliens aspirent à un nouveau départ. Cette volonté de changement n’est ni conjoncturelle, ni le fruit d’un effet de mode. Elle s’est construite sur des décennies de désillusions, de gouvernance défaillante, de promesses non tenues et de fracture entre les élites et le peuple.
Les autorités actuelles, portées par cette dynamique populaire, ne sont pas une anomalie politique ; elles sont l’expression directe d’un ras-le-bol généralisé et d’une volonté de reconstruction en profondeur. Cette légitimité populaire leur confère une solidité politique que les manœuvres de déstabilisation ne pourront ébranler.
Radicaliser le discours, c’est se couper définitivement du peuple
Certains segments de la classe politique, encore nostalgiques de privilèges d’un autre temps, s’imaginent que la confrontation frontale avec la Transition pourrait leur redonner un espace politique. C’est une illusion dangereuse.
La radicalisation de leur posture ne fera que les isoler davantage. Car le peuple n’est plus dupe. La crédibilité politique aujourd’hui ne se gagne plus dans les salons ni dans les schémas d’opposition systématique, mais dans la capacité à s’aligner sur les aspirations profondes de la majorité silencieuse.
S’accrocher au passé, c’est s’exclure de l’avenir.
Collaborer pour peser sur la refondation : un choix stratégique d’avenir
La Transition est un processus. Elle n’est pas une fin en soi, mais un moment charnière qui ouvre des opportunités à ceux qui savent se repositionner intelligemment.
En optant pour une démarche constructive, en participant activement aux débats d’idées, en apportant leur expérience là où cela est pertinent, les anciens responsables politiques peuvent encore jouer un rôle de poids dans la définition des nouvelles bases de gouvernance.
La refondation du pays ne se fera pas en reproduisant les erreurs du passé, mais elle ne se fera pas non plus sans l’apport de toutes les forces vives, y compris celles qui acceptent de se réinventer.
La Transition ira de l’avant, avec ou sans eux
Il est important de le dire clairement : la marche vers la refondation ne s’arrêtera pas. Elle continuera avec ceux qui comprennent le sens de l’histoire. Ceux qui choisiront l’obstruction et la confrontation permanente risquent simplement d’être laissés en marge du processus.
Le réalisme politique commande de mettre en avant la volonté du peuple plutôt que de défendre des positions acquises devenues obsolètes. C’est une question de survie politique, mais aussi une question de patriotisme.
La refondation du Mali est une œuvre collective. Ceux qui sauront faire preuve d’humilité et d’intelligence stratégique en s’associant à cette dynamique contribueront à écrire une nouvelle page de notre histoire.
Moussa TEMBELY, Jeune Leader
Source : Le PAYS
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