Le déplacement du Premier ministre malien, le Général de Division Abdoulaye MAIGA, à Osaka (Japon) et à Awaza (Turkménistan), incarne bien plus qu’un simple agenda diplomatique. Il traduit une volonté assumée du Mali de s’ancrer davantage dans les dynamiques internationales en misant sur deux leviers complémentaires : la diplomatie économique et la diplomatie culturelle.
Bamada.net-Du 30 juillet au 08 août 2025, c’est un véritable marathon géopolitique et culturel que mène le chef du Gouvernement, représentant du Président de la Transition, dans deux régions stratégiquement éloignées mais symboliquement proches de la vision de redéploiement international du Mali.
Osaka 2025 : le Mali se raconte au monde
À Osaka, l’Exposition universelle 2025 offre au Mali une tribune exceptionnelle de visibilité. Ce type d’événement, qui attire des millions de visiteurs, constitue bien plus qu’une foire mondiale ; c’est un lieu de rencontres, de prospective, d’innovation et surtout de construction d’alliances stratégiques.
La journée du 02 août, entièrement dédiée à notre pays, sera marquée par des expositions culturelles, économiques et touristiques, avec une vitrine artistique brillante. Le choix de figures emblématiques de la scène musicale malienne telles que Cheick Tidiane Seck, Habib Koité, Wassa Kouyaté ou encore Kader de Kidal pour la « Nuit du Mali », illustre la richesse inestimable de notre patrimoine. Cette présence artistique, loin d’être folklorique, est un vecteur puissant d’influence douce (soft power). Elle rappelle que la culture est aussi une arme diplomatique.
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Mais au-delà de la musique et des arts, Osaka est aussi l’occasion de réactiver la coopération bilatérale Mali-Japon, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, des infrastructures et des technologies vertes. Le Japon, connu pour sa rigueur et sa maîtrise technologique, peut être un partenaire-clé pour le développement durable du Mali, à condition de proposer des projets réalistes et structurants.
Awaza 2025 : porter la voix du Sahel enclavé
Après le Japon, le Premier ministre mettra le cap sur le Turkménistan pour participer à la 3e Conférence des Nations Unies sur les Pays en Développement sans Littoral (PDSL). Cette rencontre, prévue à Awaza du 05 au 08 août 2025, intervient dans un contexte géoéconomique mondial incertain, où les défis de l’enclavement, de la connectivité commerciale, du climat et de la résilience économique sont au cœur des préoccupations.
Le Mali, dont l’enclavement est un obstacle majeur au développement, a toute sa place dans cette conférence. Notre pays doit saisir cette occasion pour plaider pour des infrastructures transfrontalières régionales, pour une meilleure facilitation du commerce, mais aussi pour des investissements structurants dans les corridors ferroviaires et énergétiques.
Le thème « favoriser le progrès par le biais de partenariats » n’est pas anodin : il invite à bâtir des ponts plutôt que des murs, à préférer la coopération solidaire aux intérêts cloisonnés.
Une diplomatie de la présence et de la projection
À travers ce double déplacement, le Mali démontre qu’il refuse de rester à la marge des grands rendez-vous de la planète. Dans un monde en recomposition, marqué par les rivalités géostratégiques et les tensions économiques, notre pays affirme son ambition : être acteur, et non simple spectateur.
En choisissant de marier culture, économie et diplomatie, la Transition malienne envoie un signal fort : le repli sur soi n’est pas une option, même dans un contexte sécuritaire difficile. Il faut au contraire ouvrir des portes, tisser des liens, nouer des alliances durables.
C’est ainsi que le Mali bâtira, pas à pas, sa souveraineté renforcée.
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Moise Touré
Source: Bamada.net
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