3:56 am - 7 août, 2025

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye DIOP, a déclaré, samedi dernier, que l’AES est une réalité intangible et incontournable en Afrique de l’Ouest. C’est une organisation sérieuse qui a établi ces différents mécanismes, tant sur le plan sécuritaire, sur le plan de la diplomatie et sur le plan du développement avec la mise en place d’une future banque confédérale, a-t-il fait savoir.

« L’AES : Défis et perspectives d’une reconfiguration géopolitique de l’Afrique de l’Ouest » était, ce samedi 2 août 2025, la problématique au cœur de la 4ᵉ édition du Salon des médias au Mali. Ce Panel de haut niveau avait pour invités : Abdoulaye Diop, ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale ; Alhamdou Ag ILYENE, ministre de la Communication, de l’Économie Numérique et de la Modernisation de l’Administration et Abdoul Kassim Ibrahim FOMBA, ministre de la Jeunesse et des sports chargé de l’instruction civique et de la construction citoyenne.
Faisant le bilan de la présidence malienne de l’AES, le ministre DIOP a souligné que pour le mandat inaugural de la Confédération du Sahel, le défi était de faire reconnaitre l’AES en tant qu’institution.
« Aujourd’hui, l’AES est quand même connue, c’est une réalité, prise au sérieux en tant qu’institution », a-t-il dit.
Revenant sur les circonstances de la création de l’AES, le ministre DIOP a fait savoir que c’est la question sécuritaire qui a été l’élément crucial.
Pour lui, cette question sécuritaire a deux dimensions.
Tout d’abord, sur le plan solidaire de la crise sécuritaire.
« C’est la première fois dans notre espace où on dit, quand vous attaquez un pays, vous attaquez tout le monde », a-t-il indiqué.
En Afrique, dit-il, chacun gère la sécurité à sa manière et les partenaires qui nous aident gèrent souvent à notre place.
« Je suis certain que s’il avait un tel mécanisme au niveau africain, on n’aurait pas eu l’invasion de la Libye », a-t-il tranché.
Selon lui, la deuxième dimension de la création de l’AES est relative à la mise en place des opérations conjointes avec des avancées vers l’opérationnalisation de la force unifiée.
« Nos armées travaillent à un niveau d’intégration extrêmement poussé. Il y a des résultats sur le terrain », a-t-il relevé, ajoutant que nos pays le font sur la base de leurs propres moyens.
Pour lui, un nouveau paradigme fait que le Burkina peut intervenir au Mali, tout comme le Mali peut intervenir au Niger, et vice-versa.
L’AES est une organisation sérieuse qui établit ces différents mécanismes, tant sur le plan sécuritaire, sur le plan de la diplomatie et sur le plan du développement avec la mise en place de la future banque confédérale.
L’AES est une réalité intangible et incontournable en Afrique de l’Ouest.
Alors que tout est parti de la défense et de la sécurité face à une menace existentielle qu’il fallait stopper (CEDEAO), l’AES est devenue à la suite des événements un espace confédéral.
« Nous ne l’avons pas fait pour faire plaisir au Niger ; nous l’avons fait aussi pour nous-mêmes. Nous étions conscients qu’une attaque au Niger, finirait à Bamako et à Ouagadougou », a-t-il reconnu.
Selon ses explications, le terrorisme auquel nous faisons face aujourd’hui n’a rien de religieux. C’est quelque chose qui est monté et fabriqué par certaines puissances, même de la région, pour des besoins de néocolonisation ou de domination.
« Le chemin qu’on a choisi (l’AES) c’est la remise en cause du statuquo, du modèle néocolonial, de toutes formes de domination et d’hégémonie, que ce soit par des anciennes puissances coloniales ou des Etat de la région qui pensent qu’ils doivent subjuguer d’autres», a déclaré le chef de la diplomatie.
Abordant la question de la diversification des partenariats, le ministre DIOP a affirmé « Si l’intérêt du Mali passe par Moscou, nous y passeront », ajoutant que le Mali a été obligé de solliciter l’appui militaire de la Russie parce que le modèle qui était là ne répondait pas à nos besoins sécuritaires.
« Par le passé, il fallait passer par Paris, par Washington pour faire ces choix. Aujourd’hui, on s’est complètement libéré de ça. Beaucoup de pays en Afrique sont en train de se libérer », a-t-il dit, soulignant que les gens veulent vivre dans la dignité.
Pour lui, il s’agit de sortir de l’arrogance et de la condescendance.
« C’est ce cordon que l’AES a coupé, les gens n’ont plus peur », a indiqué M. DIOP.
« Quand on a créé l’AES, les gens ont dit que c’était de la blague. Certains chefs d’Etat ont dit que c’est un fantôme. Mais aujourd’hui, c’est ce fantôme qui les empêche de dormir », a-t-il conclu.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source : Info Matin



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