Les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) ont annoncé leur retrait immédiat de la Cour pénale internationale (CPI) ce lundi 22 septembre 2025. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger dénoncent un « manque d’équité ».
À Bamako, des citoyens sont partagés sur cette décision. Certains y voient une chance de créer une cour de justice commune aux trois États, tandis que d’autres redoutent les impacts négatifs d’une telle décision.
« Tous les États ne sont pas membres de la CPI. Je pense que ça ne pose pas suffisamment de problèmes. Il y a d’autres cours. Bon, peut-être qu’ils vont probablement aussi créer une Cour de justice pour l’AES », affirme un habitant croisé dans les rues de la capitale. Pour lui, « l’essentiel est de faire en sorte que les droits de l’homme puissent être respectés».
Contrairement à lui, cet autre habitant de Bamako a un autre regard sur la question. Assis sur sa moto, il se dit préoccupé par ce retrait « Ça m’inquiète beaucoup. Vu qu’aujourd’hui, le Mali n’est plus avec beaucoup de pays ». « Il faut rester dans une association lorsque ça t’apporte du bonheur. Mais si ça t’amène du malheur, il faut quitter forcément », pense en revanche cet étudiant de l’Ecole normale supérieure ENSUP.
Pour cet autre étudiant, les raisons de ce retrait des pays de l’AES de la Cour pénale internationale, CPI, restent floues pour certains « Il n’est pas dit clairement dans le communiqué pourquoi le Mali s’est retiré. » Un autre qui poursuit « Moi, je trouve qu’il était bon que nous restions dans cette grande institution. »
Les implications de ce retrait
Quelles pourraient être les implications de ce retrait ? Aura-t-il une incidence sur les affaires concernant le Mali déjà en cours à la CPI ? Le juriste Ibrahim Ben Mamata Touré répond par la négative.
« Les implications de ce retrait sont notamment de se mettre à l’écart des procédures à venir de cette Cour, parce qu’ils estiment que cette Cour ne juge pas suffisamment les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les génocides, qu’il y a une sélectivité », dit le juriste Ibrahim Ben Mamata Touré. « Maintenant, les affaires qui sont pendantes au niveau de la Cour, ce retrait ne va influer aucunement sur ces instances parce que quand on vise l’article 127 de la même Cour pénale internationale, elle est claire. Les instances pendantes vont rester », précise monsieur Touré.
Par ailleurs, la procédure de retrait, elle est faite par une notification officielle adressée à la Cour. Et selon les juristes, lorsqu’il y a cette notification, elle commence à prendre effet un an après.
Source :Â Studio Tamani
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