Le vendredi 5 juin 2020, le FSD, la CMAS et EMK à la suite d’une manifestation géante sur le Boulevard de l’indépendance ont mis en place le Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP)
Le nouveau mouvement contestataire rejette le régime en place. Il dénonçait la gouvernance accusée de corruption, de népotisme et d’incapacité à résoudre les problèmes du pays, notamment la crise sécuritaire et socio-économique. Le M5-RFP exige la démission immédiate du président IBK et de son régime, considérant qu’il avait perdu toute légitimité. Le mouvement exprimait sa volonté de créer un cadre de transition démocratique pour conduire le pays vers des élections libres et transparentes.
Cette création du M5-RFP a été le point de départ d’une série de manifestations et de crises politiques qui ont conduit à la chute du régime de Keïta lors du coup d’État d’août 2020.
Cinq (5) après, Info-Matin a décidé de revenir sur le CHEMIN DE LA CONTESTATION, de manière chronologique, pour vous faire ressortir les évènements majeurs qui ont fondé cette transition.
Le vendredi 17 juillet 2020, le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, a rendu visite aux blessés dans les rangs des Forces de Défense et de Sécurité, répartis entre les différentes structures sanitaires et suite aux manifestations organisées par le M5-RFP. Il a effectué une série de visites aux blessés, respectivement auprès des structures sanitaires de l’école de police, à l’hôpital du Luxembourg, à l’infirmerie de la gendarmerie et au CHU de l’hôpital Gabriel Touré. 303 blessés ont été recensés, dont 176 civils et 127 éléments des FDS.
Divergences entre la CEDEAO, le M5-RFP
L’ancien président du Nigéria, Goodluck Jonathan et sa délégation poursuivent leur mission de médiation à l’hôtel Salam de Bamako. Après un premier tour jeudi 16, la médiation CEDEAO a poursuivi ses échanges ce vendredi 17 juillet avec la contestation M5-RFP. Point d’achoppement des discussions avec la CEDEAO, le M5-RFP exige :
1- La démission de monsieur Ibrahim Boubacar KEITA non négociable ;
2- La mise en place d’un pouvoir transitoire pour présider les destinées du pays ;
3- La libération de l’honorable Soumaila CISSÉ sans délais ;
4- Situer les responsabilités des tueries perpétrées lors du 10 au juillet et traduire les coupables devant la justice.
La CMA rappelle que le Mali ne peut se résumer à Bamako
La crise politique à Bamako est au centre de l’actualité nationale. Au-delà des deux camps, la majorité et le M5-RFP, qu’en pensent les autres composantes de la nation, notamment les groupes signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation ?
Mossa Ag Attaher, un des porte-paroles de la CMA, a estimé ce vendredi 17 juillet que toute recherche de solution à la crise au Mali qui commettrait la monumentale erreur de ne pas associer la CMA et les autres mouvements signataires de l’APR aux consensus et compromis actuellement à l’étude serait suicidaire sur le court, moyen et long terme.
Les crises au Mali sont multidimensionnelles, multiformes et concernent plusieurs acteurs. Le M5 est loin et même très loin d’en être l’acteur clé et les solutions ne peuvent absolument pas être circonscrites aux seuls leaders du M5 ! Le Mali ne peut se résumer à Bamako, dit-il !
Selon un autre dirigeant de la CMA, Ibrahim Ag, la CMA est liée à l’Etat par un accord. La seule proposition que la CMA fait, c’est de demander son application. Le M5-RFP, ce n’est pas notre affaire, a-t-il dit.
M5-RFP chouchouté
Pour expliquer les raisons de son rejet du projet de recommandations de la CEDEAO, le M5-RFP explique dans un communiqué daté du vendredi 17 juillet qu’à la demande de la Mission de médiation de haut niveau de la CEDEAO conduite par l’ancien Président nigérian Goodluck Jonathan, sa Délégation a été reçue les 16 et 17 juillet 2020, en plusieurs séances d’échanges (contrairement à la majorité), en vue de trouver des pistes de solutions de sortie de crise au Mali.
Chouchoutée tout au long des discussions, la Délégation du M5-RFP a réitéré ses demandes souvent fantaisistes formulées dans ses déclarations antérieures, dont notamment la démission obligatoire du président IBK des fonctions de président de la République avec son régime qu’il accuse d’être corrompus.
Cette exigence de démission selon les amis de l’Imam Dicko est fondée « sur l’incapacité avérée de M. Ibrahim B. Keita à redresser le Mali, sa gouvernance ayant conduit à la perte de l’intégrité territoriale et à la dislocation de l’unité nationale, sa perte de légitimité, les violations graves des droits et libertés, et plus récemment les massacres perpétrés par les forces antiterroristes (FORSAT) contre des manifestants aux mains nues jusque dans les lieux de culte ».
Les palinodies du M5-RFP : référence au PC opérationnel !
Pour son énième oukase au nom du peuple qu’il s’arroge la représentation sans mandat, le M5-RFP a exigé l’ouverture prioritaire et immédiate d’enquêtes judiciaires en vue de poursuites contre les auteurs, commanditaires et complices des tueries (23 morts par balles), des centaines de blessés également par balles et d’autres exactions commises, ainsi que la libération de l’honorable Soumaïla Cissé, Chef de file de l’opposition.
Mais les 23 morts rappellent ridiculement ceux du PC opérationnel. Et visiblement, certains dans le groupe M5-RFP n’ont pas encore mis à jour leur logiciel, de parfaits émeutiers. Résultat : le nombre de morts varie selon les rapports et les clans.
Griefs contre le médiateur
Tout en reconnaissant le caractère juste et légitime de ses points de vue, le M5-RFP s’est entendu invariablement dire par la CEDEAO que la démission de M. Ibrahim Boubacar Keïta, bien que n’étant pas contraire à la Constitution, est pour elle une ligne rouge.
Selon le M5-RFP, la mission de médiation de la CEDEAO a annoncé à la délégation du M5-RFP les points suivants :
– Le maintien de M. Ibrahim Boubacar Keita dans les fonctions de président de la République ;
– La recomposition de la Cour constitutionnelle, en raison de 3 membres désignés par le Conseil supérieur de la magistrature, 3 choisis par le président de la République parmi 5 à 7 personnes proposées par les forces vives ;
– La Cour constitutionnelle nouvellement constituée de 6 membres statuera sur le règlement du contentieux né du deuxième tour des élections législatives ;
– L’Assemblée nationale nouvellement reconstituée sera présidée par l’actuel président s’il est confirmé par la Cour constitutionnelle, ou désignera son nouveau président le cas échéant, qui alors choisira les 3 membres restants de la Cour ;
– Un gouvernement d’union nationale sera constitué.
C’est avec surprise que le M5-RFP dit constater que la CEDEAO, supposée trouvé des solutions à la crise dans le respect de la Constitution malienne, a procédé à des arrangements qui violent précisément ladite Constitution, et qui ne tiennent aucunement compte du contexte sociopolitique et des risques majeurs que la gouvernance d’Ibrahim Boubacar Keïta fait peser sur l’existence même du Mali en tant que Nation, République et Démocratie. En clair : pour le M5-RFP, la CEDEAO, c’est l’arbitre qui tape dans le ballon.
Motifs de rejet du M5-RFP
Le M5-RFP dit dans son communiqué du vendredi 17 juillet 2020 note avec regret que ces propositions sont les mêmes que celles antérieurement formulées par le président, et rejetées par notre Mouvement.
Aussi, la Délégation du M5-RFP dit se démarquer des propositions de solutions de la Mission de la CEDEAO qui ne correspondent absolument pas aux aspirations et attentes exprimées par le M5-RFP et portées par l’écrasante majorité du Peuple malien.
Le M5-RFP appelle « le Peuple » à demeurer mobilisé et déterminé, sur l’ensemble du territoire national et dans la Diaspora, jusqu’à l’aboutissement du combat patriotique pour la survie du Mali et le bonheur des Maliens.
17 juillet : l’URD invective le président IBK
Suite à un article du journal « Le SPHYNX » du vendredi 17 juillet 2020 affirmant clairement que « Soumaïla Cissé aperçu dans un bunker à Sebenicoro, son téléphone rallumé vendredi dernier», l’Union pour la République et la démocratie (URD) a estimé ce même 17 juillet qu’il « appartient à Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, étant officiellement le seul à connaître les ravisseurs, leurs revendications et éventuellement le lieu de détention de l’honorable Soumaïla Cissé, à nous préciser :
Quand est-ce que Soumaïla Cissé sera libéré ?
Qu’est-ce qui bloque le processus de sa libération ? »
Pour l’URD, « cette parution du journal « Le SPHYNX » interpelle plus que jamais Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, pas parce qu’il habite à Sebenicoro, mais parce qu’il est censé être le seul que nous connaissions à avoir plus de précisions sur le lieu de détention de l’honorable Soumaïla Cissé. C’est pourquoi nous attendons avec impatience les réponses à ces interrogations légitimes qui perturbent notre quotidien autant que le rapt lui-même».
17 juillet : « Bonne chance » à Koulouba
Ce vendredi 17 juillet 2020, la mission de la CEDEAO conduite par Son Excellence Monsieur Jonathan Goodluck, ancien président de la République Fédérale du Nigeria a rendu une visite au président IBK. Les échanges ont porté sur les voies et moyens devant permettre à notre pays de sortir de la crise en cours. Le président IBK a réaffirmé sa totale disponibilité à tout mettre en œuvre pour un apaisement rapide de la situation. Il a réitéré sa confiance en la mission de l’organisation sous régionale, non sans insister sur l’urgence pour le Mali de mettre en place un gouvernement qu’il continue de souhaiter consensuel pour s’attaquer aux nombreux défis du pays.
Initialement prévu pour ce vendredi 17 juillet 2020 à 14 heures au Monument de l’indépendance de Bamako pour une prière collective afin de rendre hommage aux martyrs, le Mouvement du 5 juin- Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) a annulé son quatrième grand rassemblement pour des raisons « hautement stratégiques ».
À SUIVRE
Source : Info Matin
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