Un rapport explosif concernant la gestion de l’Ambassade du Mali en Arabie Saoudite vient d’être rendu public par le Bureau du Vérificateur Général (BVG). Le manquement porte sur une somme de plus de 100 millions de francs CFA.
I l s’agit de fonds non reversés, de dépenses non justifiées, de doubles comptabilisations, d’heures supplémentaires indues et d’avantages personnels accordés illégalement. Une mauvaise gestion caractérisée par un détournement de fonds publics. Il ressort du rapport, qui met en lumière ce scandale à l’Ambassade du Mali à Riyad, que le dossier a été transmis à la justice pour enquête. La mission de vérification a relevé à la fois des irrégularités administratives et financières. Sur le plan administratif, la mission a constaté que l’ambassadeur ne respecte pas le principe fondamental de séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable.
Elle ne tient pas les registres et documents comptables requis, n’assure pas la comptabilité-matière, ne fait pas figurer les mentions obligatoires sur les pièces justificatives des dépenses, ne régularise pas la perception des recettes de chancellerie par l’émission d’ordres de recettes, et n’a pas reversé les recettes collectées.
Face à ces manquements, la mission a recommandé à l’ambassadeur de veiller au respect du principe de séparation des fonctions, à l’inscription des mentions requises sur les pièces justificatives, à la régularisation de la perception des recettes de chancellerie et au reversement des recettes collectées au Trésor public. En ce qui concerne le secrétaire-gérant comptable, il lui a été recommandé de tenir les registres et documents comptables conformément à la réglementation en vigueur, de gérer correctement la comptabilité-matière, de procéder à la codification et à l’immatriculation des biens, de porter les mentions obligatoires sur les pièces de dépense, de proposer à l’ambassadeur l’émission d’ordres de recettes pour régulariser la perception des recettes de chancellerie, et de s’assurer du reversement de ces recettes au Trésor public.
La vérification a mis en évidence des irrégularités financières pour un montant total de 114 561 505 F CFA.
Sur ce montant, 11 152 786 F CFA ont été régularisés à la suite des travaux de vérification, tandis que le reliquat non régularisé s’élève à 103 408 719 F CFA. Ces irrégularités concernent le non-reversement au Trésor public des fonds destinés au paiement des cotisations sociales du personnel de l’ambassade, le paiement d’avantages indus au personnel diplomatique, le versement d’heures supplémentaires forfaitaires non justifiées au personnel local, la double comptabilisation de certaines dépenses, le règlement de dépenses non justifiées, ainsi que le paiement indu de frais d’entretien de véhicules. Les faits relevés dans le rapport sont susceptibles de constituer des infractions à la loi pénale ainsi qu’à la législation budgétaire et financière.
Les irrégularités financières ont été dénoncées au procureur de la République du Pôle économique et financier et transmises au président de la Section des comptes de la Cour suprême. ■
LAYA DIARRA (source BVG)
Source : Le Soir de Bamako
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